Présentation

A bout de mer 
habiter la mer, déshabiller la côte et réciproquement

A bout de mer vient interroger le devenir de l’homme sur le littoral océanique, dans une approche distanciée articulant un savoir scientifique, des formes artistiques et un design critique. La montée des eaux, et la remise en question du bien-fondé de la « colonisation » agressive du front de mer attirent aujourd’hui l’attention sur cette zone devenue sensible, cette côte qui est le bout de terre rejoignant la mer... C’est aussi le lieu d’une position intermédiaire, celle de la contemplation et de la projection ; on regarde cette mer sans y entrer, à distance. Comment imaginer, dès lors, une vie de l’homme sur ces zones intermédiaires ? Quelle place trouver à l’architecture, au design, à l’art dans ces espaces de marées changeantes ? Faut-il habiter la mer et déshabiller la côte – ou l’inverse ?

     Le terme d’ “habitation” provient du latin habitatio et exprime le “fait d’habiter”, la “demeure”. Le mot “habituer” a longtemps signifié “habiller”, comme son étymologie latine le laisse entendre, mais habituari veut aussi dire “avoir telle manière d’être”, et celle-ci dépend pour beaucoup des vêtements… Du reste, en français, le mot “habit” va être synonyme de “maintien” de “tenue”, au sens de “tenir sa place”, son rang. Derrière habituari se profile le terme d’habitus, qui relève du latin classique et signifie “manière d’être”. (Thierry Paquot, 2005)

Pour mener à bien cette recherche, A bout de mer entend s’appuyer sur une approche interdisciplinaire et expérimentale héritière des pratiques radicales des années 1970. Il ne s’agit pas tant de construire véritablement un nouvel habitat flottant, ou une combinaison de plongée high tech, que de se demander si l’avenir de l’homme est d’être poisson.

Les recherches scientifiques sur le monde amphibie, les propositions cinématographiques inventant des créatures de l’eau, la combinaison Electric Skin de Haus-Rücker Co ou les objets de fantasme décalé de Noam Toran sont ainsi des références choisies pour le développement du projet.

Avec une équipe pluridisciplinaire (scientifiques, designers, artistes, cinéastes, théoriciens, commissaire d’exposition) et un groupe d’étudiants de master notre objectif est donc d’étudier, fantasmer et designer la façon dont l’homme habitera demain ce bout de mer. Réalité et fiction doivent cohabiter, et se nourrir mutuellement. A bout de mer s’appuiera donc sur des recherches scientifiques littorales et maritimes.

A bout de mer est projet en trois étapes :
  • Recherche : Rencontre de Moulin-Mer du 21 au 23 mai 2019
L’équipe se rencontre pour trois jours de travail au centre nautique de Moulin-Mer à Logonna-Daoulas près de Brest. L’occasion d’échanger sur les recherches en cours et démarrer un travail de réflexion.
  • Production : Brest à l’automne 2019
Chaque membre de l’équipe vient travailler à Brest durant une résidence d’une semaine au sein de l’école.
  • Exposition + Edition : Centre d’art Passerelle à Brest Printemps 2020
Le processus de travail est documenté sur ce blog.

Programme dans le cadre de l'unité de recherche DEMAIN L'OCÉAN de l'École européenne supérieure d'art de Bretagne.

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